Texte de Christiane Laforge
lu à la présentation de Léonidas Bélanger
au Gala de l'Ordre du Bleuet, le 15 juin 2013

Né à Chicoutimi le 30 novembre 1913, l’enfance de Léonidas Bélanger se passe dans le très historique quartier de Rivière-du-Moulin. De quoi aiguiser la curiosité de ce futur historien, alors qu’il prend source à cette rivière aux trois noms : Papawitish pour les Innus et les explorateurs, Langevin du nom du propriétaire du moulin à farine érigé à son embouchure, mais sans doute aussi rivière du moulin en mémoire du moulin à scie exploité par Peter McLeod.

Après ses études au Séminaire de Chicoutimi, puis à la Trappe de Mistassini, M. Bélanger aborde la vie du travailleur en pleine crise économique. Gérant général pour une compagnie de navigation faisant cabotage entre Chicoutimi, Québec et Montréal de 1935 à 1941, il quitte pour les Forces armées canadiennes où il sera sergent-quartier-maître. Cinq ans plus tard, il entreprend sa carrière au ministère des Postes.

Quelles que soient les voies de communication choisies par Léonidas Bélanger, voies maritimes ou voies postales, c’est par l’histoire qu’il bâtit ses ponts et les nôtres entre le passé et le présent. « Savoir d’où l’on vient pour savoir qui l’on est » sera le leitmotiv de ce chercheur à l’affût des mémoires. Il devient un des principaux collaborateurs de son mentor, Mgr Victor Tremblay, fondateur de la Société historique du Saguenay dont il assumera la présidence de janvier 1967 à mai 1981.

Il fait plus encore. En 1974, il reprend en mains le Musée du Saguenay qu’il dirige pendant deux ans. Il contribue à la création et à l’organisation du Musée inuit de Godbout, fondé en 1978 par le regretté céramiste Claude Grenier et sa conjointe Cécile Boivin. L’année suivante, il fonde la Société de généalogie du Saguenay, centre qui compte plus de deux millions de documents de 1842 à ce jour : répertoire de mariages, de naissances, de décès, monographies familiales et livres. Le Centre contribue à vulgariser les connaissances généalogiques et historiques par l’édition, les conférences, les cours, la recherche et la confection de documents.

Militant au sein de mouvements syndicalistes et nationalistes, le généalogiste historien est aussi échevin, marguillier, commissaire scolaire, chercheur et auteur de plusieurs publications, dont Rivière-du-Moulin : esquisse de son histoire religieuse, Municipalité Rivière-du-Moulin (1912-1962), et Commission scolaire de Rivière-du-Moulin (1914-1964).

Cela ne suffit pas. L’infatigable promoteur de la mémoire se retrouve en première ligne avec les organisateurs du Carnaval-Souvenir de Chicoutimi, événement dont le caractère historique invite la population à faire un bond de 100 ans dans le passé. Une idée de Robert Quenneville animateur à Radio-Canada qui a provoqué la création d’activités sportives comme la course des pichous et d’organismes culturels comme la Société d’art lyrique du Royaume, attirant à Chicoutimi plusieurs premiers ministres du Canada. La Société historique du Saguenay ouvre ses archives au Carnaval-Souvenir et son président se fait un devoir d’y participer, notamment pour procéder à la « criée » sur le parvis de la Cathédrale.

L’œuvre de cet homme remarquable a été récompensée de multiples façons. Récipiendaire de la médaille du Centenaire de la Confédération en 1967, il devient le sixième membre de l’Ordre des Vingt-et-un en 1974. Membre de l’Ordre du Canada pour ses nombreuses années de dévouement envers ses concitoyens dans les domaines culturel, municipal, sportif et syndical, il reçoit le Prix du Loisir scientifique en 1980. Une rue de Chicoutimi dans le secteur de Rivière-du-Moulin et un mont haut de 628 mètres de la chaine du massif des Monts-Valin portent son nom. Deux prix Léonidas-Bélanger ont été créés : le premier par L’Ordre du fanal du Carnaval-Souvenir pour l’activité respectant le plus le thème historique de l’année. Le second, en 2005 par la Fédération des sociétés d’histoire du Québec. «Ce prix revêt la couleur de l'homme et de son engagement social, soulignant tantôt l'excellence d'un événement, tantôt l'excellence d'une publication d'une société d'histoire, de patrimoine ou de généalogie.», lit-on sur le site de la Fédération.

L'importante contribution patrimoniale de M. Bélanger doit beaucoup au soutien indéfectible de sa conjointe Lucie Marion, très présente dans toutes les étapes de sa carrière et de ses engagements. Plus que tout, cet homme d’exception a su insuffler sa passion à sa descendance. Son fils Léonard est fortement engagé dans un mouvement visant à contrer la dévitalisation des régions rurales, principalement sa région d'adoption Les Méchins. Son fils, Roland Bélanger, bachelier en histoire a donné 27 ans de sa vie à la Société historique où il a été l’archiviste attitré, responsable des publications et des relations avec les médias.


Le 15 juin 2013
LÉONIDAS BÉLANGER

Généalogiste, historien,
pour sa contribution exceptionnelle
à la Société historique du Saguenay

fut reçu membre de L’Ordre du Bleuet
À titre posthume

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mercredi 10 juillet 2013

Léonidas Bélanger sur vidéo au Gala 2013


Quelques minutes pour se souvenir d'un grand moment

Gala 2013 de l'Ordre du Bleuet
Léonidas Bélanger
reçu à titre posthume


mardi 25 juin 2013

Photos de la famille Léonidas Bélanger

Léonidas Bélanger et Lucie Marion lors au Carnaval-Souvenir de Chicoutimi
Photo courtoisie

 

Léonidas Bélanger et Lucie Marion avec leurs fils Léonard et Roland, belle-fille et petits enfants.
Photo courtoisie




 

        
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POURQUOI L'ORDRE DU BLEUET

L'intensité et la qualité de la vie culturelle et artistique au Saguenay-Lac-Saint-Jean est reconnue bien au-delà de nos frontières. Nos artistes, par leur talent, sont devenus les ambassadeurs d'une terre féconde où cohabitent avec succès toutes les disciplines artistiques. Cet extraordinaire héritage nous le devons à de nombreuses personnes qui ont contribué à l'éclosion, à la formation et au rayonnement de nos artistes et créateurs. La Société de l'Ordre du Bleuet a été fondée pour leurs rendre hommage.La grandeur d'une société se mesure par la diversité et la qualité de ses institutions culturelles. Mais et surtout par sa volonté à reconnaître l'excellence du parcours de ceux et celles qui en sont issus.